Quels véhicules sont les plus utilisés pour transporter des produits industriels ?

Le transport de produits industriels constitue l'épine dorsale de l'économie mondiale. Chaque jour, des millions de tonnes de marchandises circulent par voies terrestres, maritimes et aériennes pour approvisionner les usines, les entreprises et les consommateurs. Le choix du véhicule de transport représente un élément stratégique crucial pour les industriels, influençant directement les coûts logistiques, les délais d'approvisionnement et l'empreinte environnementale. Les solutions de transport varient considérablement selon le volume, le poids, la nature des marchandises et les distances à parcourir. Dans un contexte où l'optimisation logistique devient un avantage compétitif majeur, connaître les différents types de véhicules disponibles et leurs caractéristiques spécifiques permet aux entreprises d'améliorer leur chaîne d'approvisionnement tout en répondant aux exigences de flexibilité et de durabilité.

Les camions poids lourds dans le transport industriel

Les camions poids lourds représentent le pilier du transport terrestre de marchandises industrielles en Europe. Avec plus de 75% des marchandises transportées par la route sur le continent, ces véhicules offrent une flexibilité inégalée et une capacité d'adaptation aux besoins spécifiques des différents secteurs industriels. Leur importance dans la chaîne logistique s'explique par leur capacité à desservir pratiquement n'importe quel point du territoire, assurant ainsi le fameux service de "porte-à-porte" que peu d'autres modes de transport peuvent offrir.

Le secteur du transport routier de marchandises s'articule autour de différentes catégories de véhicules, chacune répondant à des besoins spécifiques en termes de charge utile, de distance à parcourir et de type de marchandises. Les poids lourds se distinguent par leur Poids Total Autorisé en Charge (PTAC) supérieur à 3,5 tonnes, allant jusqu'à 44 tonnes pour certaines configurations en Europe. Cette diversité permet aux industriels de sélectionner le véhicule le plus adapté à leurs besoins logistiques spécifiques.

L'évolution technologique constante du secteur a permis d'améliorer significativement les performances des camions en termes de consommation de carburant, de sécurité et d'impact environnemental. Les motorisations modernes répondant aux normes Euro 6 ont considérablement réduit les émissions polluantes, tandis que les systèmes d'aide à la conduite augmentent la sécurité sur les routes. Ces améliorations techniques contribuent à maintenir la compétitivité du transport routier face aux défis environnementaux et économiques actuels.

Camions semi-remorques et la distribution des charges lourdes

Les camions semi-remorques constituent la solution privilégiée pour le transport de charges lourdes et volumineuses sur moyenne et longue distance. Cette configuration, composée d'un tracteur routier et d'une semi-remorque, permet d'optimiser le rapport entre la charge utile et la maniabilité du véhicule. Avec une capacité de charge pouvant atteindre 25 tonnes et un volume utile de 90 m³, ces ensembles représentent environ 60% du fret routier européen.

La distribution des charges dans un ensemble semi-remorque obéit à des règles précises visant à garantir la stabilité du véhicule et le respect des réglementations. Le poids doit être réparti uniformément sur l'ensemble des essieux, avec une attention particulière portée à la charge sur l'essieu directeur qui ne doit pas être inférieure à 20% du poids total pour assurer une bonne tenue de route. Cette répartition optimale contribue également à réduire l'usure des pneumatiques et la consommation de carburant.

Les semi-remorques se déclinent en plusieurs versions spécialisées pour s'adapter aux différents types de marchandises industrielles. Les tautliners (bâchées) offrent une grande flexibilité de chargement latéral, les plateau-ridelles sont adaptés aux matériaux de construction, tandis que les fourgons conviennent aux produits sensibles nécessitant une protection contre les intempéries. Cette diversité de configurations permet de répondre précisément aux besoins spécifiques de chaque secteur industriel.

Porteurs renault, volvo et MAN : analyse comparative

Les camions porteurs, véhicules unitaires dont la caisse est fixée directement au châssis, représentent une alternative intéressante aux ensembles articulés pour les livraisons urbaines et régionales. Parmi les constructeurs européens, Renault Trucks, Volvo et MAN se distinguent par leur présence significative sur ce segment. Les porteurs Renault de la gamme D sont particulièrement appréciés pour leur polyvalence et leur rapport qualité-prix, tandis que les Volvo FL et FE se distinguent par leur confort de conduite et leur durabilité.

Une analyse comparative des modèles phares de ces trois constructeurs révèle des différences notables en termes de consommation, de coût d'entretien et de valeur résiduelle. Les porteurs MAN TGL et TGM affichent généralement les meilleurs scores en matière d'efficience énergétique avec une consommation moyenne inférieure de 3 à 5% par rapport à leurs concurrents directs. En revanche, les véhicules Volvo présentent souvent une valeur résiduelle supérieure de 8 à 10% après cinq ans d'utilisation, compensant ainsi un prix d'acquisition généralement plus élevé.

Le choix d'un porteur industriel doit s'appuyer sur une analyse globale du coût total de possession, intégrant l'acquisition, la consommation, la maintenance et la revente. Un véhicule moins cher à l'achat peut s'avérer plus coûteux sur la durée d'exploitation.

La fiabilité constitue un critère déterminant dans le secteur industriel où chaque jour d'immobilisation représente un manque à gagner significatif. Selon les enquêtes de satisfaction, les porteurs Volvo se classent généralement en tête avec un taux de disponibilité de 98,5%, suivis de près par MAN (97,8%) et Renault (97,3%). Ces différences, bien que minimes, peuvent avoir un impact économique considérable sur les flottes importantes.

Trains routiers et leur capacité de transport optimisée

Les trains routiers, composés d'un camion porteur attelé à une remorque, offrent une capacité de transport exceptionnelle tout en conservant une maniabilité relative. Avec un volume utile pouvant atteindre 120 m³ et une charge utile de près de 38 tonnes dans certaines configurations, ces ensembles constituent une alternative économique aux semi-remorques pour certains types de transport industriel. Leur utilisation reste cependant soumise à des restrictions réglementaires variables selon les pays européens.

L'optimisation de la capacité de transport des trains routiers repose sur une conception minutieuse de l'ensemble et une planification rigoureuse des chargements. Les systèmes de double plancher permettent par exemple de superposer les palettes légères, augmentant ainsi le taux de remplissage de 40% dans certains cas. De même, l'utilisation de remorques à essieux directeurs améliore la maniabilité de l'ensemble, facilitant l'accès aux zones industrielles complexes.

En termes d'efficience économique, les trains routiers présentent un avantage significatif pour certains types de transport industriel. Le coût par tonne-kilomètre peut être réduit de 15 à 20% par rapport à un ensemble semi-remorque classique, principalement en raison de l'augmentation du volume transporté pour un seul conducteur. Ce gain de productivité explique la popularité croissante de cette configuration dans les pays où la réglementation l'autorise pleinement.

Solutions Mercedes-Benz actros pour le transport de matériaux dangereux

Le transport de matériaux dangereux impose des contraintes réglementaires et techniques particulièrement strictes que les véhicules standards ne peuvent satisfaire. Mercedes-Benz a développé des versions spécifiques de sa gamme Actros répondant aux exigences de l'Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route (ADR). Ces véhicules intègrent des dispositifs de sécurité renforcés comme des coupe-batteries accessibles de l'extérieur, des réservoirs protégés ou encore des échappements modifiés pour limiter les risques d'inflammation.

L'Actros Safety Truck représente l'aboutissement de cette spécialisation avec un ensemble de technologies de pointe dédiées à la sécurité. Le système Active Brake Assist 5 peut détecter les piétons et déclencher un freinage d'urgence autonome, tandis que le Sideguard Assist surveille les angles morts, particulièrement critiques lors des manœuvres en milieu urbain. Ces dispositifs réduisent considérablement les risques d'accidents impliquant des matières dangereuses, dont les conséquences peuvent être catastrophiques.

La gestion thermique constitue un aspect crucial pour certaines catégories de produits industriels dangereux. Les solutions Mercedes intègrent des systèmes de surveillance continue de la température et des dispositifs de régulation automatique. Pour les matières particulièrement sensibles, des compartiments isothermes à température contrôlée permettent de maintenir des conditions optimales tout au long du transport, garantissant ainsi l'intégrité des produits et la sécurité du transport.

Véhicules ferroviaires adaptés au fret industriel

Le transport ferroviaire demeure une option stratégique pour l'acheminement de volumes importants de marchandises industrielles sur longue distance. Avec une capacité pouvant atteindre 3000 tonnes par train, ce mode de transport offre une efficience énergétique remarquable et un impact environnemental réduit par rapport au transport routier. En Europe, le fret ferroviaire représente environ 18% du transport terrestre de marchandises, avec des disparités importantes selon les pays – la part modale atteignant plus de 30% en Suisse et en Autriche.

La compétitivité du rail pour le transport industriel repose sur la massification des flux et l'optimisation des infrastructures. Un train de marchandises standard peut remplacer entre 30 et 50 camions sur les routes, réduisant ainsi la congestion routière et les émissions de CO₂ de 60 à 80% selon les études comparatives. Cette performance environnementale constitue un argument de poids dans un contexte de transition écologique et de taxation croissante des émissions carbonées.

L'évolution du secteur ferroviaire vers une plus grande libéralisation a permis l'émergence d'opérateurs privés proposant des services innovants et adaptés aux besoins spécifiques des industriels. Les trains complets affrétés pour un seul client, les navettes régulières entre sites de production ou encore les services intermodaux intégrés témoignent de cette adaptation du rail aux exigences de flexibilité et de fiabilité du secteur industriel moderne.

Wagons plats pour le transport de conteneurs standardisés

Les wagons plats constituent la solution privilégiée pour le transport ferroviaire de conteneurs standardisés, élément central de la logistique intermodale contemporaine. Ces wagons, disponibles en différentes longueurs (45, 60, 90 ou 104 pieds), permettent d'accueillir les conteneurs maritimes de 20, 40 et 45 pieds utilisés dans le commerce international. La standardisation des équipements facilite les opérations de transbordement dans les terminaux multimodaux, réduisant ainsi les temps de rupture de charge et les risques de dommages.

L'évolution technologique des wagons plats porte principalement sur l'allègement des structures et l'amélioration des systèmes de fixation des conteneurs. Les modèles récents intègrent des dispositifs de twist-locks automatisés accélérant les opérations de chargement et déchargement, tandis que les bogies à suspension pneumatique réduisent les vibrations pendant le transport, un aspect crucial pour certains produits industriels sensibles.

La capacité de gerbage représente un atout majeur des wagons plats modernes, permettant de superposer deux niveaux de conteneurs sur un même wagon ( double-stack ). Cette configuration, bien que limitée par le gabarit des infrastructures européennes, offre un gain de capacité considérable sur certains corridors adaptés. Pour un train de 750 mètres, le passage en double-stack peut augmenter la capacité de transport de 70%, optimisant ainsi l'utilisation des sillons ferroviaires disponibles.

Trains fret SNCF et leurs spécificités techniques

Fret SNCF, malgré l'ouverture à la concurrence, reste un acteur majeur du transport ferroviaire de marchandises industrielles en France. Sa flotte diversifiée comprend plusieurs types de wagons spécialisés répondant aux besoins spécifiques des différents secteurs industriels. Les wagons-tombereaux pour les matériaux en vrac, les wagons-citernes pour les liquides industriels ou encore les wagons à parois coulissantes pour les produits palettisés illustrent cette adaptation aux exigences variées du marché.

Les locomotives électriques BB 27000 et BB 37000 constituent l'épine dorsale de la traction pour Fret SNCF, avec une puissance respective de 4200 kW et 6000 kW permettant de tracter des convois de plus de 2000 tonnes. Ces locomotives modernes sont équipées du système européen de signalisation ERTMS facilitant les liaisons transfrontalières sans changement de locomotive. Le taux de disponibilité de ces engins, supérieur à 90%, contribue à la fiabilité globale du service offert aux industriels.

La digitalisation des opérations représente un axe de développement majeur pour améliorer la compétitivité du fret ferroviaire. Les systèmes de tracking en temps réel des wagons, l'optimisation dynamique des compositions de trains ou encore la maintenance prédictive des équipements contribuent à réduire les coûts d'exploitation tout en améliorant la qualité de service. Ces innovations technologiques visent à combler le déficit historique de flexibilité du rail par rapport à la route.

Transport multimodal rail-route : une solution hybride efficace

Le transport multimodal rail-route combine les avantages des deux modes de transport : la capacité et l'efficience énergétique du rail sur les longues distances, et la flexibilité du camion pour la distribution finale. Cette complémentarité se concrétise principalement à travers le transport combiné, qui consiste à acheminer des unités de transport intermodal (conteneurs, caisses mobiles ou semi-remorques) par train sur la maj

jeure partie du trajet, avec un pré- et post-acheminement par camion. Ce modèle opérationnel permet de réduire l'empreinte carbone globale du transport tout en maintenant la flexibilité nécessaire à la livraison finale.

L'efficacité du transport multimodal repose sur la performance des terminaux de transbordement, véritables interfaces entre le rail et la route. Ces plateformes logistiques sont équipées de portiques ou de grues mobiles permettant le transfert rapide des unités de chargement entre les différents modes. Les terminaux modernes peuvent traiter jusqu'à 30 conteneurs par heure, réduisant ainsi les temps d'immobilisation des marchandises. L'automatisation croissante de ces opérations contribue à améliorer la productivité tout en diminuant les risques d'erreurs ou de dommages.

Le développement des autoroutes ferroviaires représente une évolution significative du transport multimodal. Ces services permettent le chargement direct des semi-remorques complètes sur des wagons spéciaux à plancher surbaissé, simplifiant considérablement les opérations de transbordement. Les liaisons comme l'Autoroute Ferroviaire Alpine entre la France et l'Italie ou l'axe Bettembourg-Barcelone illustrent le potentiel de cette solution pour le transport industriel sur les corridors à forte densité de trafic ou présentant des contraintes géographiques particulières.

Locomotives électriques vs. diesel dans le contexte industriel

Le choix entre locomotives électriques et diesel constitue un enjeu stratégique pour les opérateurs ferroviaires de fret industriel. Les locomotives électriques offrent une puissance supérieure et une meilleure efficience énergétique, avec un rendement pouvant atteindre 85% contre 35% pour leurs homologues diesel. Cette performance se traduit par une capacité de traction accrue, permettant de remorquer des convois plus lourds ou d'améliorer les performances en rampe, un atout considérable dans les régions montagneuses.

Sur le plan environnemental, les locomotives électriques présentent un avantage indéniable avec des émissions locales nulles. Leur bilan carbone global dépend cependant du mix énergétique utilisé pour la production d'électricité. Dans les pays où l'électricité est majoritairement décarbonée, comme en France ou en Suède, la réduction des émissions de CO₂ peut atteindre 90% par rapport à la traction diesel. Cette performance écologique constitue un argument de poids face aux objectifs de réduction des émissions fixés par l'Union Européenne.

L'électrification du réseau ferroviaire représente un investissement considérable mais génère des bénéfices environnementaux et économiques sur le long terme. Chaque kilomètre électrifié peut réduire les émissions de CO₂ du transport de marchandises de plusieurs milliers de tonnes annuellement.

Les locomotives diesel conservent néanmoins leur pertinence sur les lignes non électrifiées, qui représentent encore près de 45% du réseau européen. Les modèles récents intègrent des technologies de réduction des émissions conformes aux normes Stage V, limitant significativement les rejets de particules fines et d'oxydes d'azote. L'émergence de solutions hybrides diesel-électrique ou de locomotives à hydrogène ouvre de nouvelles perspectives pour concilier flexibilité opérationnelle et performance environnementale dans le transport ferroviaire industriel.

Transport maritime et fluvial pour l'industrie lourde

Le transport maritime et fluvial s'impose comme une solution incontournable pour l'industrie lourde, particulièrement pour l'acheminement de matières premières et de produits volumineux sur de longues distances. Avec une capacité de charge exceptionnelle – un navire porte-conteneurs moderne peut transporter l'équivalent de plusieurs milliers de camions – ce mode de transport offre des économies d'échelle considérables. Son efficience énergétique, environ six fois supérieure au transport routier en termes de consommation par tonne-kilomètre, en fait également une option plus respectueuse de l'environnement.

Le réseau fluvial européen, fort de plus de 37 000 kilomètres de voies navigables, constitue une infrastructure stratégique pour le transport de marchandises industrielles. Les grands axes comme le Rhin, le Danube ou le réseau Seine-Escaut permettent de pénétrer profondément dans les terres, reliant les ports maritimes aux zones industrielles continentales. Ce maillage hydrographique offre une alternative crédible au transport terrestre, particulièrement pour les industries situées à proximité des cours d'eau navigables.

L'évolution constante des infrastructures portuaires a considérablement amélioré l'intégration du transport maritime et fluvial dans les chaînes logistiques industrielles. Les ports modernes fonctionnent comme de véritables hubs multimodaux, facilitant les connexions avec les réseaux ferroviaires et routiers. Cette interconnexion des modes de transport permet d'optimiser les flux logistiques en combinant les avantages spécifiques de chaque solution, réduisant ainsi les coûts et l'impact environnemental global.

Navires porte-conteneurs maersk et CMA CGM

Les géants du transport maritime comme Maersk et CMA CGM ont révolutionné le transport de produits industriels manufacturés grâce à leurs flottes de porte-conteneurs de dernière génération. Le Maersk Triple E, avec sa capacité de 18 000 EVP (Équivalent Vingt Pieds), et le CMA CGM Jacques Saadé, premier porte-conteneurs de 23 000 EVP propulsé au GNL, illustrent la course au gigantisme qui caractérise ce secteur. Ces navires permettent des économies d'échelle considérables, réduisant le coût unitaire du transport intercontinental de marchandises industrielles.

L'innovation technologique constitue un axe de différenciation majeur entre ces compagnies. Maersk a développé le système de suivi en temps réel "Remote Container Management" permettant de surveiller la position et les conditions (température, humidité) des conteneurs tout au long du trajet. Cette technologie s'avère particulièrement précieuse pour les produits industriels sensibles comme les composants électroniques ou certains produits chimiques. CMA CGM, de son côté, mise sur la propulsion au GNL qui réduit de 99% les émissions de soufre et de 85% les émissions d'oxydes d'azote par rapport aux carburants conventionnels.

La digitalisation des services constitue un autre domaine d'innovation pour ces transporteurs maritimes. Les plateformes en ligne comme Maersk Spot ou CMA CGM eSolutions permettent aux industriels de réserver directement leurs espaces sur les navires, d'obtenir des devis instantanés et de suivre leurs expéditions en temps réel. Cette transformation digitale améliore considérablement l'expérience client tout en optimisant le taux de remplissage des navires, un facteur déterminant de la rentabilité dans ce secteur à forte intensité capitalistique.

Barges fluviales sur les réseaux Seine-Nord europe

Le projet Seine-Nord Europe, qui vise à relier le bassin de la Seine au réseau fluvial du nord de l'Europe via un canal à grand gabarit, offre de nouvelles perspectives pour le transport industriel par voie d'eau. Ce maillon manquant de 107 kilomètres permettra la circulation de barges pouvant transporter jusqu'à 4 400 tonnes de marchandises, soit l'équivalent de 220 camions. Pour les industries lourdes des régions traversées, cette infrastructure représente une opportunité majeure d'optimisation logistique et de réduction des coûts de transport.

Les barges modernes spécialisées répondent aux besoins spécifiques des différents secteurs industriels. Les barges-citernes sécurisées pour les produits chimiques, les barges à cale ouverte pour les matériaux de construction ou encore les barges porte-conteneurs pour les produits manufacturés illustrent cette adaptation aux exigences variées du transport industriel. La motorisation hybride ou entièrement électrique des unités récentes témoigne également de l'évolution du secteur vers une plus grande durabilité environnementale.

L'intégration des barges fluviales dans les chaînes logistiques multimodales constitue un enjeu majeur pour valoriser pleinement le potentiel de ce mode de transport. Les plateformes trimodales comme les ports de Gennevilliers près de Paris ou le futur port intérieur de Nesle sur le canal Seine-Nord faciliteront les transferts entre barges, trains et camions. Cette complémentarité des modes permet d'optimiser chaque maillon de la chaîne logistique, offrant ainsi une solution compétitive et durable pour l'acheminement des produits industriels.

Vraquiers et leur rôle dans l'approvisionnement industriel

Les navires vraquiers jouent un rôle fondamental dans l'approvisionnement des industries lourdes en matières premières. Ces navires spécialisés, conçus pour transporter des marchandises en vrac comme le minerai de fer, le charbon, les céréales ou les engrais, se déclinent en plusieurs catégories selon leur taille : Handysize (jusqu'à 35 000 tonnes), Panamax (jusqu'à 80 000 tonnes), Capesize (jusqu'à 200 000 tonnes) et Very Large Ore Carriers excédant 200 000 tonnes. Cette diversité permet d'adapter le transport aux infrastructures portuaires disponibles et aux volumes nécessaires.

L'efficience logistique des vraquiers repose sur des systèmes de chargement et déchargement hautement spécialisés. Les terminaux modernes, équipés de convoyeurs à haut débit et de grues automatisées, peuvent traiter jusqu'à 5 000 tonnes de vrac par heure. Cette performance réduit considérablement les temps d'escale et, par conséquent, les coûts opérationnels. Pour les industries gourmandes en matières premières comme la sidérurgie ou la cimenterie, l'optimisation de ces flux représente un enjeu économique majeur.

La tendance à l'intégration verticale dans certains secteurs industriels a conduit de grands groupes à développer leurs propres flottes de vraquiers ou à établir des contrats d'affrètement à long terme. Cette stratégie garantit la sécurité de l'approvisionnement tout en maîtrisant les coûts logistiques, deux facteurs critiques dans des industries où la matière première peut représenter plus de 60% du coût de production final. Elle permet également d'adapter précisément les capacités de transport aux besoins spécifiques des sites industriels approvisionnés.

Véhicules spécialisés pour secteurs industriels spécifiques

Certains secteurs industriels requièrent des solutions de transport hautement spécialisées que les véhicules conventionnels ne peuvent satisfaire. L'industrie chimique, par exemple, s'appuie sur des camions-citernes compartimentés et pressurisés conformes aux normes ADR pour l'acheminement de produits corrosifs, inflammables ou toxiques. Ces véhicules intègrent de multiples dispositifs de sécurité comme des vannes de surpression, des systèmes de récupération des vapeurs ou des revêtements intérieurs résistants à la corrosion.

Le secteur de la construction fait appel à une gamme étendue de véhicules spécialisés, des camions-pompe à béton aux semi-remorques surbaissées pour le transport d'engins de chantier. Les grues automotrices, pouvant soulever jusqu'à 1 200 tonnes pour les modèles les plus puissants, constituent un exemple emblématique de ces équipements dédiés. L'évolution vers des motorisations plus propres, notamment hybrides, touche également ces segments spécialisés, répondant ainsi aux contraintes environnementales croissantes des zones urbaines.

L'industrie forestière utilise des grumiers conçus pour optimiser le transport des troncs depuis les zones d'exploitation jusqu'aux scieries. Ces véhicules disposent d'une configuration spécifique avec des supports réglables (ranchers) et des systèmes de tension des sangles adaptés à la forme irrégulière des grumes. Leur conception prend en compte les contraintes particulières des chemins forestiers, avec des suspensions renforcées et une garde au sol surélevée. Cette spécialisation illustre parfaitement l'adaptation des moyens de transport aux exigences opérationnelles de chaque secteur industriel.

Transport aérien de marchandises industrielles

Le transport aérien représente une solution stratégique pour l'acheminement de produits industriels à haute valeur ajoutée ou nécessitant des délais d'approvisionnement très courts. Bien que ne représentant que 1% du volume mondial des marchandises transportées, il constitue environ 35% de leur valeur. Cette disproportion s'explique par la nature des produits concernés : composants électroniques, pièces de rechange critiques, prototypes industriels ou médicaments, dont la valeur économique ou l'urgence justifie le surcoût logistique.

Les avions cargo dédiés comme le Boeing 747F ou l'Airbus A330-200F offrent des capacités de charge comprises entre 65 et 135 tonnes, avec des volumes utiles pouvant atteindre 650 m³. Ces caractéristiques permettent le transport de pièces industrielles volumineuses comme des moteurs d'avion, des équipements médicaux ou des composants d'éoliennes. Les soutes des avions passagers complètent cette offre, transportant environ 50% du fret aérien mondial, une complémentarité qui optimise l'utilisation des capacités disponibles sur les lignes régulières.

L'intégration du transport aérien dans les chaînes d'approvisionnement industrielles modernes répond à des stratégies de production à flux tendu ou de gestion des pièces de rechange critiques. Pour un constructeur automobile, l'acheminement par avion d'un composant électronique urgent peut coûter plusieurs milliers d'euros mais évite l'arrêt d'une ligne de production dont le coût se chiffre en dizaines de milliers d'euros par heure. Cette analyse coût-bénéfice explique le recours au fret aérien dans des situations où la rapidité prime sur le coût direct du transport.

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